//Manifeste de l'éphémère// Il y a des trains qu'on prend sans choisir leur destination. On monte, on croise des regards, on échange des mots qui résonnent. On rit de l'absurdité du voyage. Puis vient ce moment où le rythme change. Un feu d'artifice ne demande pas la permission de s'éteindre. Il explose, illumine, puis disparaît. C'est précisément parce qu'il disparaît qu'on le trouve beau. Personne ne veut d'un feu d'artifice éternel - ce serait juste une ampoule ennuyeuse dans le ciel. Je ne dis pas "adieu" parce que ce mot porte une lourdeur que je refuse. Je ne dis pas "au revoir" parce que cela suggère un retour qui serait une promesse creuse. Je dis simplement : c'était exactement ce que ça devait être. On ne laisse pas des empreintes, on laisse des échos. Des souvenirs qui vous feront sourire un mardi sans raison. Des réflexes d'humour dont vous oublierez l'origine. Cette façon de voir l'absurde dans le quotidien. Mon train continue. Le vôtre aussi. Nous ne partageons plus le même wagon, et c'est correct ainsi. L'éphémère n'est pas une tragédie, c'est une caractéristique. Les plus belles choses ne durent pas - et c'est pour ça qu'on s'en souvient. Le feu d'artifice s'est éteint, mais vous avez tous levé les yeux au bon moment. C'était suffisant. Depuis un wagon en mouvement, quelque part entre hier et demain.

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